Le riche passé industriel de l’Isle-sur-la-Sorgue
Depuis le XIXe siècle, l’Isle-sur-la-Sorgue, une ville riche en histoire située au cœur du Vaucluse, a su capitaliser sur l’énergie de l’eau pour développer bon nombre de ses industries. Utilisant à bon escient les roues à aubes, ce système ingénieux transforme l’énergie hydraulique d’un cours d’eau en énergie mécanique. Les industries de la région, notamment les papeteries, les filatures de soie et de laine, les moulins à huile et à farine ou encore les scieries, ont bénéficié de ce système ingénieux.
La mise en place des roues à aubes
Son installation se faisait naturellement sur une retenue d’eau, exigeant un fort débit mais une faible chute d’eau. Les roues à aubes de l’Isle-sur-la-Sorgue, positionnées en dessous ou sur le côté, puisaient leur force de la poussée de l’eau sur leurs pales. Grâce à ce système, l’efficacité était assurée lorsque l’eau traversait les roues sans choc et perdait toute sa vitesse initiale.
Les roues à aubes non-industrielles
Outre les usages industriels, certaines roues à aubes servaient également à des fins non-industrielles. Les nombreux couvents situés à l’Isle-sur-la-Sorgue possédaient leur propre roue à aubes. Celles-ci servaient non pas à produire de l’énergie mécanique, mais à récupérer de l’eau pour l’usage domestique et l’irrigation des jardins. Les roues, équipées de godets, puisaient l’eau du fond de la rivière pour l’élever et la déverser dans des conduits vers les couvents ou les jardins des riches propriétaires.
Un héritage historique inestimable
La ville de l’Isle-sur-la-Sorgue est reconnue pour ses roues à aubes depuis une lointaine époque. L’histoire raconte qu’il y avait environ 70 roues installées sur ses canaux. Dès le XIIe siècle, ces roues à aubes ont permis la mise en place de moulins à grains et ont favorisé l’essor de l’industrie drapière au siècle suivant. La dernière manufacture familiale reste un témoignage vivant de cette riche histoire industrielle avec la production de laine, poursuivie depuis 1808. Aujourd’hui, une quinzaine de roues subsiste, évoquant le souvenir des soixante-dix roues du XIXe siècle et témoignant de l’intense activité qui régnait alors.
La transformation du paysage de la Sorgue
À l’origine, la plaine de la Sorgue était un vaste marécage alimenté par les eaux provenant de Fontaine de Vaucluse, source de la rivière. L’homme, dès l’époque gallo-romaine, a tenté d’assainir et d’aménager ce territoire pour s’y installer et y cultiver. Le canal de Vaucluse, creusé vers 900, a permis d’assécher les terres marécageuses, de développer la cité et d’augmenter la force motrice de l’eau grâce à la création de chutes d’eau.
L’exploitation de l’eau : un atout majeur
Profitant de cette eau abondante et non calcaire, les manufactures se sont développées dès le 13ème siècle avec la construction de moulins à blé. L’eau était également utilisée pour l’arrosage des cultures et pour l’élevage des vers à soie. Les canaux alimentaient également les fontaines de la ville, qui servaient à l’usage domestique. Au 19ème siècle, les roues à aubes se sont multipliées sur les canaux et leurs dérivations traversant la ville, alimentant diverses industries.
Une balade à faire pour découvrir les roues à aubes
Immergez-vous dans le riche passé industriel de L’Isle-sur-la-Sorgue lors d’une balade à pied pour découvrir les célèbres roues à aubes de la ville. Prenez du plaisir pendant cette promenade de 2 km qui serpente le long de la Sorgue et traverse le centre-ville. La durée estimée du parcours est d’environ 45 minutes, mais n’hésitez pas à prendre votre temps pour apprécier chaque détail.
1. Commencez votre aventure au cœur de L’Isle-sur-la-Sorgue dos à la Collégiale Notre-Dame-des-Anges. Ce bâtiment historique marque le début de votre itinéraire.
2. De là, empruntez la Rue Danton, une voie typique de la région, qui vous conduira jusqu’à la Rue du Docteur Roux.
3. Laissez-vous ensuite guider jusqu’à la Rue Théophile Jean, plus connue sous le nom de la Rue des Roues. Ici se déploient les premières roues à aubes, témoignant du riche passé industriel des Sorgues.
4. En suivant le parcours, vous déboucherez sur le Quai Lices Berthelot, qui offre un paysage pittoresque de la ville, doublé d’un aperçu de la vie locale.
5. Continuez ensuite votre chemin sur la route Pierre et Marie Curie et le Quai Clovis Hugues. Ces rues vous mèneront à la Rue du Docteur Tallet, marquant votre retour au centre-ville.
6. A la Place de la Liberté, contournez par la gauche la Collégiale Notre-Dame-des-Anges et dirigez-vous sur la Rue de la République. Ce passage vous offre une vue privilégiée des roues à aubes encore en activité.
7. En arrivant au bout de la rue, prenez la gauche vers le Quai Jean Jaurès. Vous serez alors au niveau de la Rue Roumanille.
8. Depuis ce point, empruntez la passerelle pour apercevoir l’oreille de pierre sculptée, logée au cœur de la Sorgue. Une œuvre d’art à ciel ouvert qui ajoute une touche de poésie à votre balade.
9. Traversez ensuite le Jardin public de la Caisse d’Epargne. Ce détour verdoyant offre un moment de paix avant de reprendre votre quête des roues à aubes.
10. Une fois le jardin traversé, tournez à droite dans l’Avenue des Quatre Otages et poursuivez sur le Quai Rouget de Lisle. Vous aurez alors complété la plupart du parcours des roues à aubes de la Venise Comtadine.
11. Le Canal de l’Arquet constitue la dernière étape de votre périple. Unique bras de Sorgue sillonnant le centre-ville, ce canal abritait autrefois jusqu’à 17 roues à aubes.
L’Isle-sur-la-Sorgue témoigne d’une histoire riche, marquée par l’industrie et l’artisanat, où l’eau a joué un rôle central dans son développement. Le bruit de l’eau courante et le mouvement des roues à aubes rappellent ce passé industriel et continuent de faire le charme de cette ville. Elles sont une illustration parfaite de l’harmonie entre modernité et tradition, de l’adaptation de l’homme à son environnement, et de l’ingéniosité dont il a fait preuve pour utiliser les ressources naturelles à sa disposition.
Très bel historique. Magnifique proposition d’itinéraire. Nous croyions connaître l’Isle, mais nous ferons cette balade pour ne rien manquer.